samedi 13 septembre 2014

Soyons-Suave vous fait gagner 90mn.

































Dans son immense suavitude, "Soyons-Suave weekend" vous propose de gagner 90mn (c'est une moyenne) en vous racontant en 5 photos un film un peu éloigné de nos préoccupations habituelles. Comme nous vous en présentons les grandes lignes, et même la fin, vous pourrez vous abstenir de le voir mais pourrez cependant en parler. Ne dites rien. Cela nous fait plaisir. 

Et cette semaine, nous avons regardé pour vous les 9 premiers épisodes de la série "The Strain", crée par ni plus ni moins que Guillermo Del Toro, qui est toujours en cours de diffusion ce qui va donc laisser planer un certain mystère. De quoi est-il question ? Voyons cela en 5 instants choisis : 













Lorsqu'un avion en provenance d'Irlande se pose à l'aéroport JFK de New-York avec à son bord 206 passagers et membres d'équipage totalement décédés, les services sanitaires de la ville s'inquiètent ! Le médecin responsable suppute un virus dévastateur, les autorités préfèrent croire en un empoisonnement au monoxyde de carbone. N'ayant visiblement pas suivi le stage pourtant obligatoire "Gestion de crise", les responsables de l'aéroport envoient les corps à la morgue. La cauchemar commence. 














Les autopsies pratiquées révèlent en effet de curieuses métamorphoses chez les passagers morts dont 4 toutefois se sont réveillés et ont été renvoyés chez eux. Leur larynx se transforme en un dard d'environ 8 mètres qui a tendance à sortir brusquement de la cavité buccale afin de chercher désespérément une carotide. Le médecin a donc la confirmation qu'il s'agit immanquablement d'un virus, quant on découvre, petits spectateurs vernis que nous sommes, la vérité : les passagers se transforment en vampires. 


















Tout cela est en fait le résultat du plan diabolique d'un riche industriel en train de mourir d'un cancer du foie et auquel un vampire allemand mais d'apparence normale... enfin très nazie... a promis la vie éternelle s'il faisait venir d'Irlande "The Master", sorte de cape volante voyageant dans un cercueil et qui transforme tous ceux qu'il croise en vampire grâce aux petits vers qu'on aperçoit sur l'affiche. Et le plan fonctionne puisque les passagers se transforment, mordent leurs proches qui, à leur tour, mordent à tour de canines. New York attend de plus une éclipse solaire. Le mal va se répandre. 













D'épisodes en épisodes, un petit groupe se forme, conscient du danger et mené par un survivant des camps de la mort qui sait absolument tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les vampires irlandais voyageant dans des cercueils et les nazis désireux de créer un ordre nouveau, ce qui est d'ailleurs le trait caractéristique du nazi. Le médecin qui pense que tout ceci est en fait un virus, son assistante, un dératiseur russe, un délinquant mexicain et une hackeuse lesbienne forment donc le dernier rempart face à l'invasion qui se répand. 














Surgit alors de nulle part mais avançons des Carpates un vampire chasseur de vampires qui a beaucoup regardé le Nosferatu de Murnau et qui décime les pauvres new-yorkais infestés à l'aide de fléchettes dans l'oeil, pendant que le groupe de résistant comprend que pour mettre fin au carnage, il faut tuer "The Master", protégé par son bras droit nazi, sans doute caché dans les tunnels du métro et qui ne va pas se laisser faire, croyez-le bien. 

Et voilà où nous en sommes, à la fin de l'épisode 9 pour cette série qui en compte 13 et qui vient par ailleurs d'être reconduite pour une deuxième saison par la chaîne FX qui la diffuse, ce qui nous permet d'avancer qu'un pieu dans le cœur ne suffira pas. 


































Un peu intrigués, nous avons découvert que "The Strain" est en fait un vieux projet de Guillermo Del Toro, refusé par de nombreuses TV dans le courant des années 2000 et qu'il décida de transformer en oeuvre littéraire avec l'aide de Chuck Hogan, auteur du roman dont Ben Affleck avait tiré le scénario de son film "The Town" en 2010. 

La trilogie, intitulée "La lignée" en français est depuis devenue un comics, que la chaîne FX voulut soudain adapter. On aurait évidemment gagné du temps en signant tout de suite en 2006 mais voilà, les chemins de la production sont souvent mystérieux et Guillermo a simplement expérimenté ce qu'on appelle dans le milieu "une Cliente", du nom du scénario de Josiane Balasko dont personne ne voulut mais dont on s'arracha les droits après qu'elle en ait fait un roman à succès. 



















"The Strain" est donc, comme vous l'avez compris, une série sur les vampires ce qui, après "Twilight" et "Vampire diaries" n'est pas d'une originalité folle. Mais voilà, alors que ce retour en grâce des suceurs de sang correspondait en fait à une ligne directrice qu'on pourrait résumer par "Comment coucher avec un vampire ?", c'est à dire de petites choses, cinématographiques ou télévisuelles profondément adolescentes tentant d'expliquer que, contrairement aux idées reçues, on peut aimer un vampire et qu'il est même très attachant, là, pas question d'amourette !

Dans "The Strain", les vampires sont méchants, d'ailleurs ils tiennent plus du zombie de "The walking dead" que de Robert Pattinson : ils ne parlent pas, ils ne font pas la cour, ils n'habitent pas de somptueux lofts. Et puis, détail qui a son importance, ils perdent de toutes les façons leurs appareils génitaux au cours de leur transformation ce qui élimine toute possibilité de galipette. 














Chouette ! Cette série fait donc peur ! 

Hélas ! Nous n'irons pas jusque là. Entendez-nous bien, nous aurions aimé aller jusque là  mais dès le premier épisode, la rencontre avec "The Master", qui est donc une cape volante un peu maladroite a un peu anéantie toute possibilité de frissons. Car même lorsqu'on est un vampire, et même le vampire suprême, on doit savoir que le capuchon ne se porte plus depuis "Le nom de la Rose"

C'est à la fin de l'épisode 9 que nous découvrons d'ailleurs ce qui se cache sous la cape. C'est ce qui suit et cela nous a fait irrémédiablement penser à un Muppet qui n'aurait pas été retenu par Jim Henson. Alors en lisant sur Wikipedia que FX avait consacré 500 000 $ à sa création, nous avons compris que le système des fausses factures touchait vraiment toutes les branches professionnelles. 















Niveau suavitude, "The Strain" n'est cependant pas totalement décevant mais ne doit rien aux vampires qui, rappelons-le, ne sont pas traités ici comme ces créatures érotomanes aperçues quelquefois. Une exception cependant : le vampire nazi détient dans une cellule capitonnée un jeune homme dont il se nourrit, ce qui offre une petite séquence légèrement SM. Mais autant vous prévenir, c'est très rapide et le monsieur, détenu sans doute depuis longtemps, pourrait tout de même changer de kangourou.  














Le point fort de "The Strain" est en fait Miguel Gomez, jeune acteur qui n'avait pas fait grand chose jusque là si ce n'est indubitablement fréquenter les salles de sports. Sorti de prison, sujet aux vols et évidemment boxeur, son personnage est celui qui enlève le plus souvent sa chemise de la série et même souvent ne prend pas la peine de l'enfiler. 

Et si les deux répliques qu'il prononce le plus souvent, à savoir "Je t'aime maman" et "Je vais te faire la peau enculé" nous rappelle que l'homme hispanique est sentimental et impulsif, il est toujours en vie à la fin de l'épisode 9, ce qu'il fêtera sans doute en s'offrant un nouveau tatouage. 


















A moins d'un changement drastique, il est peu probable que les 4 épisodes restants changent quoi que ce soit à notre impression générale mais qui n'est pas si négative, puisque "The Strain" est finalement une de ces séries parfaites pour un "drinking game" entre amis, ce qui n'est déjà pas si mal. 

Vous pouvez donc regarder "The Strain" en choisissant de boire dès que le médecin chef déclare "Mais non, c'est un virus", dès qu'un personnage aperçoit un vampire et se dirige vers lui en demandant "ça va Mike ?" ou encore à chaque décision incompréhensible prise par un personnage mais prévoyez alors un bar assez fourni. 

Nous avons une fois choisi comme règle : un verre à chaque fois que nous avons peur. Ce fut la soirée la plus sobre de notre été jusqu'à ce que nous tombions par hasard sur cette photo promotionnelle de Guillermo :
















Inutile de dire que la bouteille y est passée d'un trait. 

3 commentaires:

Nina a dit…

Et dire que pendant ce temps, nous regardions le 'Commissaire Laviolette' ! Merci pour votre dévouement .

Anonyme a dit…

cela me donne envie de regarder les "Dracula" des années d'or Bela Lugosi

Anonyme a dit…

Votre courage à continuer d'approvisionner cette rubrique ne cesse de me stupéfier. Quel sens du sacrifice admirable !
Pruneauxyz.